Au cours de ce dernier mois, d’importantes évolutions technologiques touchant le milieu médical ont été réalisées : l’utilisation d’intelligences artificielles. Nous en entendons parler tout autour de nous, de plus en plus, et c’est dans le domaine de l’ophtalmologie que nous allons vous relayer aujourd’hui les dernières découvertes en la matière.
Les intelligences artificielles (IA) sont au cœur des innovations technologiques de notre époque. Elles sont l’un des sujets majeurs du 21éme siècle, car elles vont profondément changer notre façon de vivre. De plus en plus perfectionnées, elles sont développées dans l’optique de simuler l’intelligence humaine, d’apprendre elles-mêmes de leurs erreurs, et ainsi de traiter l’information de manière toujours plus efficace et rapide.
C’est ainsi que le milieu médical, et notamment celui qui nous concerne directement, l’ophtalmologie, se voit dès aujourd’hui profiter de ces innovations. Certes pas encore dans le but de traiter votre myopie, votre hypermetropie, presbytie ou encore votre astigmatisme, comme le ferait un lasik, mais pour une maladie de l'oeil aussi grave que répendue : la rrétinopathie diabétique.
Nous allons aborder les intelligences artificielles les plus récentes, en gardant à l’esprit que la plupart des utilisations de ces IA n’ont en aucun cas pour but de remplacer le médecin, et, dans notre cas l’ophtalmologiste. Le médecin est indispensable, et le restera toujours, et c’est à titre de renfort de l’action humaine que les IA interviennent. Ce n’est pas pour sitôt qu’une Intelligence artificielle s’occupera de la chirurgie refractive de votre presbytie, myopie, astigmatisme ou hypermetropie à l’Institut Bordelais de la Vision, mais ces innovations pourraient un jour être utilisées comme complément aux techniques actuelles de la chirurgie refractive.
Le diabète est une maladie très répandue chez l’homme. Une de ses conséquences est d’entrainer une dégradation de la vision, voir même dans certains cas la cécité du patient. La rétinopathie diabétique est ainsi le résultat de troubles vasculaires rétiniens qui suit un processus de dégradation des vaisseaux situés dans la rétine. De manière classique, La rétinopathie diabétique est diagnostiquée grâce à l’examen du fond d’œil(1). En analysant ces images, l’ophtalmologiste peut diagnostiquer la maladie, et en prédire l’évolution. C’est là qu’entre en jeu l’intelligence artificielle. Une société québécoise, a ainsi développé une IA capable de détecter à partir d’images prises de la rétine du patient, les cas de rétinopathie rétinienne. Les images sont prises par un appareil spécialement conçu pour les envoyer à un server sur lequel l’algorithme de l’intelligence artificielle va les analyser (2). Les petites lésions des vaisseaux de la rétine sont alors automatiquement détectées afin de déceler ou non la maladie. La performance de l’IA tient du fait qu’elle apprend elle-même de ces erreurs. Affinant sans cesse ses analyses, la détection est de plus en plus précise, et surtout de plus en plus rapide. Au fil des 250 000 patients déjà analysés, l’IA parvient désormais à détecter en un temps record plus de 98% des cas de rétinopathie diabétique(3).
Encore une fois, pas question ici de dresser le diagnostic à la place de l’ophtalmologiste. Seul le médecin est habilité à le faire, mais l’aide que lui procure l’IA est un gain de temps extrêmement important, à la mesure de la justesse de ses détections. Ce gain de temps permettrait de désengorger les files d’attente, pouvant aller jusqu’à deux ans, ce qui, dans le cas d’une maladie évoluant vers la cécité avec le temps est une avancée extraordinaire.
Actuellement déployé dans 16 pays, il se pourrait qu’un jour la détection de la rétinopathie rétinienne par l’utilisation de l’intelligence artificielle se voit généralisée au monde entier.
En France, justement, sous l’impulsion du rapport du député Mr Cédric Villiani (4), médaillé Fields en 2010 entre autre, le pays se lance dans le développement des intelligences artificielles actuellement largement entre les mains des états unis et de la chine ?
L’état français compte consacrer 1.5 milliards d’euros jusqu’à 2022 a cet effet (5).
Aux états unis La FDA, la Food and Drug Administration, qui autorise ou non la commercialisation de produits médicaux dans le pays, a permis pour la première fois la réalisation de diagnostiques médicaux sans l’’assistance de médecins (6)(7). On peut également citer l’IA DeepMind Health de Google, développée dans le but d’aider les médecins dans de nombreux domaines médicaux (8).
En chine, Une intelligence artificielle similaire à celle développée au canada, détecte avec un temps équivalent à 1/30éme de celui du médecin la rétinopathie diabétique (9)(10).
Il n’est pas exclue de voir un jour arriver dans le domaine de la chirurgie refractive et du lasik, une telle technologie. On pourrait par exemple imaginer des bilans préopératoires réalisés avec l’aide d’une intelligence artificielle qui, à l’image de celle employée pour la détection de rétinopathie diabétique, aiderait les centres de chirurgie réfractive à prononcer leur bilan préopératoire, en faveur ou non de la pratique de l’opération de l’œil myope, hypermétrope, presbyte ou astigmate.
Bien évidement, le médecin ophtalmologue aura le dernier mot dans la mise en place du diagnostic, et c’est lui et lui seul qui sera habilité à pratiquer l’opération chirurgicale. Mais comme nous l’avons vu, l’aide précise et rapide que constitue l’utilisation de telle technologie sont une source de richesse inespérée, tant en terme de rapidité, que d’efficacité.
Ainsi, le domaine de l’ophtalmologie, de par la nature non invasive de la prise d’image de l’œil permet d’assurer une utilisation rapide et légère pour le patient de ses IA, utilisant ces images pour dresser leurs analyses. Il est de plus également envisageable que l’analyse de ces informations visuelles par les algorithmes, soient également étendues à la détections de maladies d’autres disciplines telles la radiologie ou encore la dermatologie (11).
Le mythe de l’IA capable de calquer les sentiments humains, et notamment de passer le test de Turing est encore loin, mais force est de constater que les avancées récentes en la matière permettent d’ors et déjà une utilisation dont le but est de faciliter les techniques humaines, et d’apporter toujours plus rapidement à l’être humain une aide fiable, et précise.
(1)who.int(2)huffingtonpost.fr (3) lapresse.ca (4)wikipedia (5)huffingtonpost.fr (6)huffingtonpost.fr (7)thewerge.com (8)deepmind.com (9)chine.in (10)xinhuanet.com (11) franceculture.fr