Nous avions dans notre précédent article constaté les améliorations des techniques de traitement de la myopie, de l’hypermétropie, et même de la presbytie de la fin du XVIIIème au début du XIXème siècle. Il reste cependant une amétropie qui n’est toujours pas corrigée par l’homme : l’astigmatisme. Dans sa course aux progrès l’homme parviendra-t-il enfin à dominer les maux de sa vision ? C’est ce que nous allons voir dans cet article, en parcourant le XIXème siècle.
En 1827, le physicien George Airy parvient à fournir une première explication théorique rigoureuse de l'astigmatisme. Dans les cours qu'il dispense sur la lumière, à l'université de Cambridge, en Angleterre. Il invente dans la foulée une lentille sphérique. Il vient de créer les premiers verres correcteurs de l’astigmatisme.
Le XIXème siècle est également caractérisé par des évolutions scientifiques considérables sur la compréhension des phénomènes optiques. Le cœur des recherches, et des débats scientifiques portant sur la lumière.
La recherche de la compréhension de sa nature, corpusculaire ou ondulatoire enflammera les débats de l'époque. De nombreuses découvertes surtout portée sur l'éther luminifère, vont ainsi alimenter la discipline de l'optique, exposée sous un nouveau jour.
Les travaux d'Isaac Newton sur la nature de la couleur et le spectre de la lumière blanche sont réemployés. La théorie de la diffraction de Hyugens est également reprise par Thomas Young en 1801 qui va déterminer un premier principe de la science optique moderne : la nature ondulatoire de la lumière grâce à son expérience de la fente de Young.
En 1821 Augustin Fresnel énonce la théorie ondulatoire de la lumière, fondant l'optique moderne.
D'autres découvertes majeures vont venir amplifier les connaissances modernes en matière d'optique William Herschel, qui découvre en 1800 les rayons infrarouges, ou Léon Foucault qui mesurera la vitesse de la lumière avec une précision de 1% en 1862.
L'optique, devient une science de plus en plus complexe.
Fin XIXème siècle, la chimie industrielle va entrainer une véritable révolution dans les verres optiques. En 1880, Otto Schott, un chimiste de nationalité Allemande va créer des verres optimisés pour la vue, en parvenant à faire varier les propriétés du matériau, telles que le coefficient de réfraction, et l'indice de réfraction.
Le traitement de la myopie et de l’hypermetropie par le port de lunettes de contact est ainsi grandement amélioré.
En 1887, le physiologiste et ophtalmologiste Allemand, Adolph Eugene Fick fait écho aux travaux de Léonard de Vinci en mettant au point les premières lentilles de contact. Elles constituent la première alternative sérieuse au port des lunettes pour la correction de l’œil myope, hypermetrope, ou astigmate. La correction de la presbytie n’étant pas encore concernée par les lentilles de contact. Fabriquées en verre soufflé, ses lentilles sont grandes, et rigides, et ne peuvent être porté que quelques heures.
En 1888 Heinrich Hertz découvre les phénomènes d'émission et de détection d’ondes électromagnétiques. Cette découverte sera très importante, car elle conduira à la création du Maser, ancêtre du laser, et donc de la chirurgie refractive, au XXème siècle.
Il aura fallu donc à l'homme près de 6000 ans pour dompter myopie, hypermétropie, astigmatie et presbytie, depuis le premier contact de l'homme avec l'optique, avec les lentilles en cristal de roche, daté de 4000 av JC, jusqu'en 1827, avec la découverte de George Airy, et son traitement de l’astigmatisme.
Mais l'Homme ne va pas s'arrêter là, et va désormais se pencher vers une solution, qui va le séparer de sa dépendance des lunettes, au XXème siècle, avec notamment une invention qui doit tout à l'optique et sa compréhension de la lumière, telle qu’elle est proposée actuellement à l’Institut Bordelais de la Vision, et qui le lui rendra bien à travers la chirurgie réfractive : le laser.